Construction d’une cabane autonome en Auvergne
Pour cette construction de cabane autonome en Auvergne de quelques 20 m² : que des matériaux locaux ou presque ! Seule la plate-forme et la toiture ont nécessité des matériaux industriels. On vous explique tout !

Pourquoi construire une cabane autonome ?
Le pari était de construire, seul, une petite habitation en moins de 3 mois. Et cela pour moins de 7000 € (sans le prix du foncier bien entendu) ! Une cabane pour 2 personnes à l’année, donc avec une confort de vie acceptable.
Notre pari pour cette construction de cabane autonome : utiliser au maximum des matériaux locaux gratuits ou du recyclage comme les menuiseries! Sans oublier la récupération ! Mais nous avons aussi utilisé des matériaux contemporains (pour la durée de vie). Enfin, point important : une manutention ne demandant pas d’engins.
On a tout fait à la main, à l’exception de la préparation des plates-formes (terrassement) . Pour cette dernière, on a en effet louer une mini-pelle à la journée.
On a posé la cabane sur une plate-forme. Cette dernière repose sur des pilotis béton tournés et coulés à la main sur place. Les poutres en I m’ont permis, grâce à leur faible poids, de les transporter et les manipuler seul. Pour l’isolation sol, sur les poutres en I, on a ajouté 30 cm d’isolant cellulose. Enfin, on a cloué un plancher en bois brut sur le dessus pour accueillir les murs.
Pourquoi cette forme ?
J’ai choisi de faire une cabane ronde dans cette région où les hivers sont rudes car c’est la forme la mieux adaptée pour lutter contre les déperditions de chaleur. Pour la structure porteuse, on a seulement utiliser des petits troncs coupés sur la parcelle en hiver quand la sève est basse.
Un entrelacement de branches de noisetier, coupées vertes, donnera la forme finale de cette maisonnette.
Pour assurer l’isolation des murs, la structure porteuse est remplie avec des bottes de paille achetées sur place ; un pare vapeur entre la paille et le bardage extérieur vient assurer l’étanchéité. La façade est recouverte d’un bardage en pin douglas 17 mm coupé dans une série locale et non traité.
Auto-construction cabane bois et paille, quels finition et budget ?
Pour l’intérieur de la cabane, on a choisi un habillage textile traité feu. Cela lui donne un aspect de yourte.
Pour éviter les intempéries, la toiture posée sur un ensemble de 24 perches taillées elles aussi dans les noisetiers de la parcelle, aura un large débord. Sur ces perches, j’ai décidé de visser du contreplaqué marin de 5 mm d’épaisseur, qui par sa souplesse permet d’épouser la forme ronde de la toiture. Une fois cet habillage en bois terminé, j’opte pour une couverture EPDM (sorte de membrane caoutchouc noir) qui sera collée à la colle acrylique sur les panneaux de bois.
Isolation en sous toiture grâce à la laine de bois de 10 cm.
Sur le bas de la toiture, on a relevé la membrane grâce à un fer à béton pour faire un chéneau.
Pour les finitions : portes et fenêtres double vitrage de récupération, une petite mezzanine, un panneau solaire et deux accumulateurs. Ce n’est pas terminé : un poêle à bois, une pompe à eau manuelle, une cuve de récupération eau de pluie et des toilettes sèches :
En 3 mois et pour moins de 7 000 €, nous avons pu réaliser cette maisonnette autonome de 20 m² plus 3 m² de mezzanine, dans laquelle il fait bon résider. L’odeur de paille est en effet très agréable. Devant, une terrasse panoramique de 2,50 m par 5 m permet de profiter de la vue sur la campagne environnante. Une très belle aventure 🙂
L’avis du technicien
Choix des matériaux : le bois et la paille
Le bois est le squelette de votre cabane. C’est un matériau de construction léger et robuste, facile à travailler et qui ne demande pas de machines complexes. L’ossature est en général réalisée en pin, en douglas ou en épicéa. La paille, quant à elle, est le cœur isolant de l’ouvrage. C’est l’un des isolants les plus performants, et son coût est dérisoire. Une botte de paille sèche et compressée offre une résistance thermique exceptionnelle, et c’est une ressource renouvelable qui se trouve facilement. Ce duo offre un excellent rapport qualité-prix, et une isolation qui surpasse la plupart des isolants conventionnels.
Les fondations : l’ancrage de la structure
Pas de cabane sans une bonne assise. Pour un habitat léger, on évite la dalle de béton massive, qui irait à l’encontre de l’esprit écologique. La solution la plus courante est celle des **fondations sur pilotis**. Elles permettent de surélever la structure, la protégeant de l’humidité du sol. Des pieux en bois traités ou des blocs de béton sont ancrés dans le sol pour supporter l’ossature. Il faut veiller à ce que chaque pilotis soit parfaitement de niveau et aligné pour que le reste du chantier se déroule sans encombre. C’est la base de tout.
L’ossature en bois : le squelette de la cabane
L’ossature est une simple charpente en bois, souvent construite avec des montants verticaux espacés d’environ 45 cm pour s’adapter à la taille standard des bottes de paille. Les pièces de bois sont assemblées par des vis, des tirefonds, ou des tenons et mortaises. La solidité de l’ensemble dépend de l’équerrage parfait des angles. Il faut s’assurer que l’ossature est parfaitement droite et d’équerre, comme on le ferait pour un meuble. Une fois l’ossature terminée, la cabane commence à prendre forme. Pour en savoir plus sur les techniques d’assemblage, consultez notre guide sur les assemblages en bois.
La pose des bottes de paille : le remplissage
La paille n’est pas posée au hasard. Pour garantir une bonne isolation, les bottes doivent être bien compactes et posées en quinconce, comme des briques, pour éviter les ponts thermiques. Elles sont insérées fermement dans l’ossature bois. Un maillet peut être utile pour les ajuster. Les bottes sont ensuite attachées ensemble ou à l’ossature par des cordes ou des lattes de bois. L’objectif est de créer un mur dense et sans interstice. C’est la partie la plus physique du chantier.
L’enduit à la chaux et à la terre : le parement et la peau
Une fois les murs de paille montés, il faut les protéger de l’humidité et du feu. L’enduit à la terre et à la chaux est la solution la plus adaptée. Il s’applique en plusieurs couches. Une première couche, appelée le corps d’enduit, est projetée à la truelle et vient combler toutes les irrégularités. Une fois sèche, une deuxième couche, plus fine, est appliquée pour la finition. Cet enduit laisse respirer la paille tout en la protégeant des intempéries. C’est le travail le plus technique et le plus artistique du projet. Vous pouvez consulter notre guide sur les enduits naturels pour plus de détails.
Les systèmes d’autonomie : eau, électricité et chauffage
Une cabane autonome n’est pas qu’une simple cabane. Elle doit gérer ses propres ressources. La récupération de l’eau de pluie est le premier pas vers l’autonomie en eau. Il suffit de canaliser l’eau du toit vers une cuve de stockage. Pour l’électricité, l’installation de panneaux solaires est la solution la plus courante. Ils alimentent un parc de batteries. Le chauffage se fait le plus souvent avec un poêle à bois ou un petit poêle à granulés, qui offre un excellent rendement et un coût de fonctionnement réduit.
Bilan du chantier : avantages et inconvénients de l’autoconstruction
L’autoconstruction d’une cabane en bois et paille est un projet exigeant. L’avantage principal est le coût de construction, très bas comparé au bâti traditionnel. Le bilan énergétique et thermique est également exceptionnel, ce qui vous permet de faire des économies de chauffage. L’inconvénient principal est le temps passé sur le chantier, et les formalités administratives, qui peuvent être complexes. Pour en savoir plus sur la législation, n’hésitez pas à consulter un site spécialisé comme Les Compaillons pour vous guider. Au final, c’est votre travail qui sera récompensé. Vous aurez la fierté de vivre dans une maison que vous avez construite de vos mains.
10 ans avant Vianney, nous avons construit cette modeste cabane autonome qui n’a pas trop vieilli, seuls les rongeurs posent un vrai problème, mais après tout ils sont chez eux aussi !