Quand le quotidien de certains se transforme en syndrome de Diogène
On a tous un ami ou un membre de la famille qui a un peu de mal à se séparer des choses. Quelques cartons de trop, un garage qui déborde… Rien de grave. Mais parfois, ça va beaucoup plus loin. Derrière un simple « manque de rangement » se cache en fait une véritable maladie, le syndrome de Diogène. Et là, la situation devient vite un enfer, pas juste pour la personne concernée, mais pour tout son entourage et même le voisinage.
Ce n’est pas un simple entassement d’objets. C’est une accumulation compulsive, un vrai trouble psychologique qui pousse à tout garder. Ces objets, souvent, n’ont aucune valeur voire même peuvent être des déchets. Mais pour la personne, s’en séparer est tout bonnement impossible.
Qui est concerné et pourquoi c’est un tel fardeau ?
Les raisons sont complexes, mais on retrouve souvent un cocktail de solitude, de dépression, ou un choc de vie. Le plus souvent, ça touche nos aînés, après une grosse épreuve. Un traumatisme non dépassé et surtout non soigné !
Pour la personne malade, le coût est dévastateur. Le manque d’hygiène mène à des problèmes de santé graves. L’isolement social est terrible. Et le logement devient un piège, avec un risque d’incendie, de maladies, voire d’effondrement. Et plus l’accumulation est importante plus il semble impossible au malade de revenir en arrière.
Mais le pire, c’est l’onde de choc pour la famille. Voir un proche dans un tel état est un cauchemar. C’est de la peine, de l’incompréhension, et un sentiment d’impuissance. Il est très difficile pour les proches d’être aidant et soignant, il faudrait donc arriver à faire consulter.
Un problème qui déborde sur le quartier
Si vous êtes voisin d’un cas de Diogène, vous le vivez au quotidien. Ce sont les odeurs nauséabondes qui se propagent, les nuisibles (rats, insectes) qui infestent l’immeuble. La valeur de votre bien immobilier est impactée, et les conflits de voisinage sont inévitables. Cependant dans de nombreux cas, le voisinage n’est même pas informé tant la solitude du malade est grande.
Comment agir face à ce problème ?
Le premier défi, c’est d’intervenir. Souvent, la personne malade ne voit pas le problème et refuse l’aide.
Pour les proches : Il faut d’abord chercher de l’aide auprès des professionnels. Ne restez pas seuls. Le désencombrement est un travail de longue haleine, qui doit se faire en douceur et avec le consentement de la personne. La priorité est de garantir la sécurité et la dignité de la personne malade. Un suivi médical et psychologique est essentiel pour éviter les rechutes.
Pour les propriétaires ou les voisins : La situation est délicate, surtout si la personne ne veut pas vous ouvrir. Les dégâts peuvent être considérables : nettoyage extrême, désinfection, et parfois de grosses réparations. Pour éviter le conflit, la meilleure solution est de faire appel aux services sociaux et aux autorités locales. Ils peuvent jouer un rôle de médiateur et mettre en place des actions pour le bien-être de la personne et la salubrité du voisinage.
Le syndrome de Diogène est bien plus qu’une simple accumulation. C’est une pathologie qui demande une approche coordonnée, avec de l’empathie et les bons outils, pour le bien de la personne malade et de son entourage.