Quand on se lance dans la fabrication d’un portail en bois, on pense souvent au design et aux dimensions, mais c’est vraiment le choix des matériaux et de la quincaillerie qui fait toute la différence entre un portail qui tient 3 ans et un autre qui traverse les décennies. Après avoir monté plusieurs portails pour des amis et refait le mien deux fois (la première était franchement ratée), j’ai compris qu’il valait mieux investir dès le départ dans du bon matos.
Quel bois choisir pour un portail extérieur ?
Le douglas reste mon préféré pour ce type de projet. Il offre un excellent rapport qualité-prix avec une durabilité naturelle remarquable face aux intempéries. Son grain serré et sa teinte chaleureuse roux-orangé vieillissent bien, même sans traitement. Comptez entre 15 et 25 € le mètre linéaire pour du douglas raboté de qualité.
Si votre budget le permet, le chêne constitue le choix ultime. Imputrescible, il traverse les générations sans broncher. Son seul défaut ? Son poids conséquent qui nécessite une quincaillerie costaud. Le robinier (ou acacia) offre une alternative intéressante : ultra-résistant aux champignons et aux insectes, il dure aussi longtemps que du bois exotique.
Évitez l’épicéa ou le sapin, même traité autoclave classe 4. Ils gonflent, se déforment et finissent toujours par pourrir aux points de contact avec la ferraille. J’ai vu trop de portails en pin se désagréger après 5 ans pour encore recommander cette essence.

La quincaillerie : ne lésinez pas sur la qualité
C’est là que ça se joue vraiment, le bon choix de la quincaillerie de portail. Des paumelles cheap en acier basique vont rouiller en 18 mois, même peintes. Orientez-vous vers des pentures réglables en acier zingué à chaud ou, mieux encore, en inox A4 si vous habitez près de la mer. Pour un portail standard de 3 mètres sur 1m80, prévoyez 3 pentures par vantail – deux ne suffisent jamais sur la durée.
Les paumelles à billes autocentrantes facilitent énormément le réglage et absorbent les mouvements du bois. Elles coûtent 40 à 60 € la paire mais vous économisez des heures de galère au montage. Pour la serrure, une têtière horizontale avec un pêne dormant reste la solution la plus fiable. Les serrures classiques pour portails en bois résistent mal aux contraintes mécaniques.
N’oubliez pas les accessoires : butées de sol en inox, verrous de maintien, et surtout un arrêt de portail réglable. La visserie doit être exclusivement inox A2 minimum – les vis galva classiques tiennent mal dans le bois et laissent des traces de rouille qui dégueulassent tout.
Le matériel nécessaire
Pour construire un portail deux vantaux de dimensions standard :
- 12 mètres linéaires de lambourdes 45×145 mm en douglas
- 8 mètres de tasseaux 45×70 mm pour l’ossature
- 6 pentures réglables à billes
- 1 serrure spéciale portail avec têtière
- 2 poteaux de scellement 100×100 mm ou poteaux métalliques
- Visserie inox A2 : vis tête fraisée 5×80 mm et 6×120 mm
- Lasure microporeuse ou huile pour bois extérieur
- Équerre de renfort galvanisée
Niveau outillage : scie circulaire, visseuse-perceuse, niveau à bulle, serre-joints, mètre, équerre de menuisier.
Les étapes de fabrication
Commencez par assembler les deux cadres rectangulaires en tasseaux avec des assemblages mi-bois aux angles, renforcés par des équerres métalliques. Ajoutez une traverse en diagonale pour rigidifier l’ensemble – c’est elle qui empêche l’affaissement.
Fixez ensuite les lames verticales sur le cadre en laissant 3-4 mm d’espace entre chaque pour permettre les mouvements du bois. Positionnez les pentures en vérifiant l’aplomb au millimètre près. Un portail mal réglé ne pardonne jamais.
Traitez le bois avec deux couches de lasure ou d’huile avant le montage des ferrures. Scellez vos poteaux avec au moins 80 cm d’ancrage dans le sol et laissez sécher 48h minimum avant d’accrocher les vantaux.
L’astuce du pro
Avant de fixer définitivement vos lames, passez un coup de rabot ou de défonceuse avec une fraise quart de rond sur les chants supérieurs. Cette petite pente de quelques degrés empêche l’eau de stagner et triple la durée de vie du bois. Un truc simple mais terriblement efficace que j’aurais aimé connaître pour mon premier portail !