Incendie de notre gîte
Le silence intermittent de la nuit d’Auvergne. Les étoiles scintillaient dans un ciel d’encre, au loin, le murmure d’un ruisseau se mêlait au chant des grillons. Cette mélodie nocturne berçait la nature. Bientôt le jour se lèverait et c’est dans ce décor grandiose au pied des monts du Forez, niché au cœur d’une vallée verdoyante, que se dressait le gîte « La Grange Légendaire ». Cette ancienne grange, restaurée avec amour par ses propriétaires, était devenue un petit joyau architectural. Ses murs de pierre couleur tabac brun, ses poutres apparentes et sa charpente en chêne massif respiraient l’histoire et la tradition. Chaque recoin avait été décoré avec soin, dans un style rustique et chaleureux, très shaby-chic, invitant ainsi à la détente et au bien-être.
Deux années de travail
Le gîte était l’aboutissement de deux années de travail intense pour ces passionnés de nature et de patrimoine. Ils avaient mis leur cœur, leur argent et leur énergie, insufflant à cette vieille bâtisse une nouvelle vie, une nouvelle âme. Le rez-de-chaussée servait de galerie pour des sculptures en bois, de personnages et animaux fantastiques. L’étage offrait donc 80m² d’espace de vie à l’ambiance rurale confort.
Ce weekend-là, le gîte était loué par un couple venu se ressourcer à la campagne. A la Grange Légendaire on était fier de partager ce petit coin de paradis avec des voyageurs en quête de tranquillité et d’authenticité. Depuis deux été les commentaires élogieux avaient rassuré nos deux passionnés.
Le Brasier
La fin de l’été approchait mais cette année là, octobre était si doux que ce premier week-end serait exceptionnellement encore ouvert. Le Vendredi soir les voyageurs étaient arrivé tard, ils avaient hâte de profiter.
Samedi matin, les deux locataires avaient donc quitté sans explication le gîte, emmenant tout leurs bagages…Une heure plus tard une épaisse fumée blanche s’échappait du toit du gîte, affolant les voisins. Des flammes voraces léchaient les murs de pierre, menaçant de consumer le bâtiment tout entier, et la ferme mitoyenne. L’immense baie vitrée fut la première à exploser, créant un appel d’air qui transforma la charpente centenaire en brasier avec des flammes de 7 à 8 mètres de haut ! Les pompiers, alertés arrivèrent en 20 minutes et luttèrent contre le feu pendant des heures, mais il était déjà trop tard. La Grange, transformée en gîte était réduite à un amas de cendres fumantes.
La sidération, laissait déjà place à la tristesse puis aux questions.
Comment était-ce possible ? Tout était neuf !
Qui a vu le film sur l’incendie de Notre-Dame de Paris comprendra la violence d’un incendie ravageur !
Entre justice et assurances
L’enquête de police révélerait elle que le feu avait été volontairement allumé ? Était ce un acte de malveillance, un crime prémédité ? Le couple qui occupait le gîte ce week-end là n’était il pas ce qu’il semblait être ? Sous une façade amène se cachaient ils des individus malintentionnés, ou juste bêtes et incompétents !
Le motif de cet acte criminel restait un mystère.
L’enquête piétinait. Les indices étaient maigres, les témoins inexistants. Le doute s’installait. La bataille des experts se déroulait dans une opacité rappelant la fumée acre de l’incendie. Expert judiciaire, expert d’assuré et experts d’assurance, devaient déterminer qui était responsable. Seul la plateforme internationale de location semblait prendre la chose avec un certain cynisme, car les locataires étant couverts par leur responsabilité civile, cela dédouanait la plate forme en ligne de presque toute responsabilité !
7 mois plus tard….
Les experts d’assurances avaient fait leur travail, la police et la justice elles, restaient muettes ! La responsabilité incombait cependant bien aux locataires, une indemnisation partielle serait bien versée aux propriétaires, ce qui évitait une catastrophe financière mais ne remplacerait pas ce magnifique lieu patrimoniale et les dizaines d’objets personnels et souvenirs détruits. Ne restait plus qu’a reconstruire, ou pas !!!