Changer un robinet, poser un siphon, colmater une fuite… La plomberie semble à portée de main, jusqu’à ce que le sol de la salle de bain se transforme en piscine. Le pire ? Ce ne sont pas les gros chantiers qui posent problème, mais les petites erreurs de base. Voici les 5 pièges les plus fréquents que je vois encore chez les bricoleurs qui s’essaient aux tuyaux — et comment les éviter comme un pro du raccordement.
Erreur n°1 : Serrer les raccords « à la mort »
Beaucoup pensent qu’un raccord qui ne fuit pas, c’est un raccord serré à bloc. C’est le plus gros contresens du métier. Un serrage excessif comprime et écrase le joint d’étanchéité, fragilise le filetage, et provoque… des fuites. Paradoxal, n’est-ce pas ?
L’étanchéité d’un raccord fileté n’est pas une histoire de force brute, mais de finesse. On distingue l’étanchéité mécanique, assurée par la compression d’une rondelle ou d’un joint plat, et l’étanchéité par joint, réalisée grâce à un matériau souple qui épouse le filetage (téflon, chanvre).
Pour un raccord laiton avec un joint plat, le bon geste c’est serrer à la main jusqu’à ce que le joint touche, puis un quart de tour, voire un demi-tour maximum avec la clé. On est là dans la sensation, pas dans la destruction. Pensez au joint comme à un oreiller qu’il faut juste compresser un peu, pas écraser.
Erreur n°2 : Ne pas anticiper la purge
Trop souvent, on coupe l’arrivée d’eau générale… mais on oublie que le réseau est encore sous pression. Résultat : geyser en cuisine ou dans les toilettes dès qu’on dévisse le moindre raccord.
Un réseau domestique, c’est comme le corps humain : il faut purger l’air et le sang. Pour l’eau, il faut évacuer la pression et l’eau qui stagne dans les tuyaux. Le meilleur moyen est d’ouvrir tous les robinets en hauteur, du dernier étage jusqu’au rez-de-chaussée. Laissez-les ouverts quelques minutes après avoir coupé l’eau. Une fois que ça glougloute, c’est que l’air a pris la place de l’eau. Pensez toujours à avoir une bassine et une serpillère sous la main : c’est la règle d’or pour tout plombier, amateur ou pro.
Erreur n°3 : Négliger le choix du joint
Mettre un joint, oui. Mais lequel ? Fibre, caoutchouc, téflon, chanvre, silicone… On s’y perd. Choisir le bon joint est pourtant critique pour garantir l’étanchéité dans le temps.
Un joint en fibre se mettra sur des raccords soumis à la pression et à la chaleur, comme sur une chaudière ou un chauffe-eau. Le caoutchouc est pour les joints de bonde de lavabo ou d’évier, là où la température n’est pas élevée. Le téflon (ou PTFE) s’enroule autour des filetages pour les raccords d’eau froide ou chaude. Quant au chanvre, il s’utilise avec de la pâte à joint pour les raccords de gaz ou de plomberie traditionnels.
Un mauvais joint sur un mauvais raccord, et c’est la cata assurée. Par exemple, si vous mettez un joint en fibre sur un raccord en plastique, il fuira à coup sûr. Lisez toujours ce qui est écrit sur l’emballage des produits que vous achetez, même si c’est la galère.
Erreur n°4 : Mélanger les matériaux sans précaution
Un raccord laiton sur un tuyau PER ? Ça se fait, mais pas n’importe comment. La dilatation de deux matériaux différents (laiton et PVC, par exemple) ne sera pas la même. Cela peut créer des micro-fissures et, à la longue, des fuites.
Quand vous raccordez un robinet en laiton sur un tuyau en PER, il faut utiliser un raccord mixte spécifique, conçu pour ça. C’est le seul moyen d’éviter les ennuis. Le problème d’électrolyse peut aussi arriver quand des métaux différents sont en contact. Bref, respectez les préconisations du fabricant. Elles sont là pour une raison.
Erreur n°5 : Tester sans vérifier l’étanchéité
Le test le plus courant chez les débutants ? « Je rouvre l’eau et je regarde si ça fuit. » Mauvais réflexe. Une fuite ne sera pas toujours visible tout de suite, surtout si c’est une micro-fuite. La pression va jouer.
La vraie méthode de pro, c’est le test au papier absorbant. Après avoir remis l’eau sous pression, attendez 10 minutes. Puis, entourez chaque raccord avec un morceau de papier essuie-tout. S’il est humide, même légèrement, c’est qu’il y a un problème. Ensuite, vérifiez le serrage à la main. Le top du top, si le réseau est neuf, c’est une mise en pression à l’air comprimé pour voir si la pression baisse. C’est le test ultime.
Conclusion
Se planter, c’est normal. Mais se planter bêtement, ça se corrige. En plomberie, la rigueur évite les dégâts. Si vous débutez, gardez ces cinq erreurs en tête — et surtout, prenez le temps de comprendre ce que vous faites, pas juste de suivre un tuto.
Les tuyaux : multicouche, PER, ou cuivre ?
Pour changer un morceau d’installation, le choix du tuyau est une étape cruciale. Chaque matériau a ses particularités. Le cuivre est un classique : robuste, résistant à la pression et à la température, il est idéal pour les réseaux d’eau sanitaire ou de chauffage. Son installation requiert de la soudure (à l’étain ou au chalumeau), une technique qui demande un peu de pratique.
Le PER (polyéthylène réticulé) est un tuyau souple, plus simple à mettre en œuvre. Il ne craint pas la corrosion, est léger et se manipule facilement. On le raccorde avec des raccords à sertir ou à glissement, qui ne nécessitent pas de soudure. Il est parfait pour des installations encastrées car il s’adapte aux courbes sans effort.
Le multicouche, comme son nom l’indique, est une combinaison des deux : un tube d’aluminium pris en sandwich entre deux couches de PER. Il combine la souplesse du PER avec la rigidité du cuivre. Il garde sa forme une fois courbé et résiste bien à la dilatation. On le pose également avec des raccords mécaniques, ce qui rend son installation accessible aux amateurs. C’est souvent la solution la plus simple pour une réparation ou une petite modification.