La nouvelle réglementation thermique RE2020 impose des performances élevées en matière d’isolation, d’inertie, de consommation et de confort estival. Choisir le bon matériau de structure + isolation est donc critique. Voici une comparaison technique entre murs en brique, béton cellulaire et ossature bois.
1. Performance thermique : résistances et limites
Pour construire une maison en brique (pleine, creuse, monomur)
- La brique monomur, grâce à sa structure alvéolée, offre une meilleure résistance thermique que les briques pleines traditionnelles. Toutefois, même pour une brique épaisse, sa résistance thermique (R) reste modeste sans isolation complémentaire.
- Par exemple, une brique de 50 cm peut atteindre une R intéressante, mais dans la pratique, pour satisfaire les exigences RE2020, on devra souvent ajouter un isolant.
- En comparaison, le béton cellulaire présente souvent une meilleure résistance thermique intrinsèque pour des épaisseurs équivalentes. Conseils Thermiques
- Le coût énergétique de fabrication (énergie grise) de la brique est élevé, ce qui joue dans le bilan global. Conseils Thermiques
Béton cellulaire
- Le béton cellulaire est léger, doté d’une porosité interne, ce qui lui donne de bonnes performances isolantes pour un matériau porteur.
- Il se prête mieux à satisfaire les exigences RE2020 sans couche d’isolant massive extérieure, si les épaisseurs sont bien dimensionnées.
- Par contre, son inertie thermique est moindre que celle de la brique ou du béton dense — ce qui peut jouer en désavantage pour le confort été.
Ossature bois + isolation lourde
- La structure bois elle-même a une isolation modeste (le bois n’est pas un isolant exceptionnel), mais l’avantage est la facilité d’insérer une couche d’isolant très épaisse (laine de bois, fibre de bois, ou isolant synthétique performant) entre les montants.
- Le gain est surtout dans la flexibilité : on peut atteindre des résistances thermiques élevées sans murs trop épais.
- L’inertie est faible (le mur bois ne stocke pas la chaleur), mais on peut la compenser dans la construction (éléments en béton intérieur, accumulation thermique).
- L’ossature bois permet souvent de gagner de l’épaisseur habitable par rapport à un mur maçonné épais. Wikipédia+1
2. Inertie, confort d’été et régulation thermique
- La brique, avec sa masse, joue un rôle de tampon thermique : pendant la journée, elle freine l’entrée de chaleur ; la nuit, elle la restitue modérément, aidant à lisser les fluctuations.
- Le béton cellulaire, plus léger, offre moins d’inertie, donc il risque de laisser passer des surchauffes si l’isolation ou les protections solaires ne sont pas bien dimensionnées.
- L’ossature bois offre peu d’inertie, ce qui signifie que les variations de température sont plus vives — cela rend l’étude bioclimatique (orientation, ombrages, ventilation) d’autant plus importante.
3. Isolation complémentaire, épaisseurs utiles et ponts thermiques
Pour satisfaire RE2020, on finit souvent par combiner structure + isolant :
- Brique + isolation extérieure (ITE) : c’est souvent la meilleure combinaison pour garder l’inertie de la brique tout en assurant une enveloppe isolante continue, éliminant les ponts thermiques.
- Béton cellulaire + isolant intérieur ou extérieur : selon les exigences, l’isolant peut venir inside ou outside, mais il faut bien gérer le pare-vapeur et les décrochements.
- Ossature bois + isolant entre montants + parements : on peut superposer plusieurs couches pour atteindre une résistance thermique très élevée.
- Le dimensionnement de l’isolant repose sur la conductivité thermique λ : plus elle est basse, plus l’isolant est performant. Par exemple, pour obtenir R = 5 m²·K/W, une laine λ = 0,04 W/(m·K) nécessite 20 cm d’épaisseur. Conseils Thermiques
- Ne pas oublier les ponts thermiques aux jonctions (dalle, linteaux, angles). La méthode ITE ou l’isolation continue en ossature réduit ces zones critiques.
4. Coûts, mise en œuvre et contraintes pratiques
- Coût global : la brique offre une robustesse, mais le surcoût de l’isolation et de la main-d’œuvre peut rendre l’option bois compétitive.
- Temps de construction : la structure bois est souvent plus rapide à mettre en œuvre, surtout en préfabrication.
- Compétences requises : maçons pour la brique, pose soignée des isolants pour bois ou béton cellulaire, contrôle de l’étanchéité à l’air.
- Durabilité et entretien : les systèmes bois nécessitent une protection contre l’humidité ; les murs maçonnés sont plus tolérants.
Conclusion
- Si vous souhaitez miser sur l’inertie et la robustesse, la brique + isolation extérieure est un choix pertinent, notamment pour lisser les températures intérieures.
- Si la performance thermique intrinsèque est importante, le béton cellulaire est compétitif, notamment pour des bâtiments moins exigeants en inertie.
- Si vous cherchez la modularité, l’optimisation de l’enveloppe et la rapidité de chantier, l’ossature bois avec un isolant performant peut être très avantageuse — à condition de bien compenser sa faible inertie par un dimensionnement bioclimatique